Le Tortoni était l'un des
plus grands café de Nîmes.
Ses locaux traversaient du
Boulevard Amiral Courbet à la Place de la Salamandre.
Apollinaire en écrivait :
"Le Tortoni d'ici fait à Paris la nique, Il est très bien je l'aime et
c'est assez je crois"
Il a été démoli en 1929 et,
à sa place, a été construit un "grand magasin" Prisunic qui deviendra, par la
suite, le Monoprix que nous connaissons encore aujourd'hui
A sa gauche, se trouvait le
Bureau de Tabacs "La Civette Nîmoise" qui, en plus de vendre des "cigares et
tabacs de luxe", fournissait également de la poudre et des plombs pour la
chasse ...
Cinéma (Kinématrographe)
C'est dans l'une des salles
du Tortoni qu'a eu lieu la première projection de cinéma jamais réalisée
à Nîmes.
Voci l'annonce telle qu'a
paru dans la presse (Le Petit Républicain du Midi et Le Petit Midi), le
vendredi 12 juin 1896 :
Le Kinématographe à
Nîmes – dimanche 14 juin, au-dessus du café Tortoni, dans la salle du 1er
étage, dont l’entrée spéciale est située ruelle de la Salamandre, ouverture du
Kinématographe dit cinématographe du célèbre ÉDISON, permettant de voir en
grandeur naturelle des photographies vivantes, scènes animées des principaux
quartiers de Paris, tels que
:
la place de
l’Opéra
la place de
la Madeleine
les
Champs-Élysées
les
halles centrales etc.,
etc.
l’arrivée d’un
train en gare
le
bain d’une parisienne, son
déshabillé
Loïe
Fuller, couleur
naturelle
fin du 4e
acte de « Madame Sans-gêne » etc., etc.
et enfin sous peu de jours, le
couronnement du Tsar.
Entrée générale, 1 franc.
Il ne sera donné des
séances du Kinématographe que pendant quinze jours
seulement.
(Source :
Thierry Lecointe, in "Les premières années du spectacle cinématographique à
Nîmes – 1895-1913" - Site Internet : http://1895.revues.org)
Apollinaire
A 34 ans, Guillaume
Apollinaire s'engagea dans l'armée alors que la guerre venait de
commencer.
C'est au début décembre de
1914 qu'il rejoint, à Nîmes, le 38ème régiment d'artillerie de campagne
(Route d'Uzès).
Louise de Coligny-Chatillon
("Lou") dont il est très épris, le rejoint à Nîmes deux plus tard. Il fait
alors le mur de sa caserne pour la rejoindre à l'Hôtel du Midi (Square de la
Couronne).
Mais "Lou" s'en va au
bout de huit jours ... et il ne reste plus à Apollinaire que la nostalgie de
regarder, de la terrasse du Tortoni qu'il fréquente assidûment, la fenêtre de
la chambre d'hôtel qui a abrité leur amour.
Le 29 décembre 1914, il lui
écrira ce poême (extrait) :
.............
La Tour Magne
tournait sur sa colline
laurée
Et dansait
lentement, lentement
s’obombrait
Tandis
que des amants descendaient de la
colline
La tour
dansait lentement comme une
sarrasine
Le
vent souffle pourtant il ne fait pas du tout
froid
Je te
verrai dans deux jour et suis heureux comme un
roi
Et j’aime
de t’y aimer cette Nîmes la
Romaine
Où les
soldats français remplacent l’armée prétorienne
............
Il faudra attendre 1998 pour
qu'un hommage soit rendu à Apollinaire par la Ville de Nîmes.
Il aurait été sûrement assez
mal venu d'apposer une plaque-souvenir sur les murs du Prisunic
...
C'est donc sur ceux de
l'Hôtel du Midi qu'elle a été apposée.
On peut y lire :
ICI GUILLAUME APOLLINAIRE AIMA
LOUISE DE COLIGNY CHATILLON QUI LUI INSPIRA L'OEUVRE IMMORTELLE
DES POEMES A LOU -
1914-1915